Une leader mondial de la musique attaque Believe pour piratage : 500 millions réclamés

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Une maison de disque leader de l’industrie musicale à l’international porte plainte et demande 500 millions de dollars réparations à la société française Believe pour avoir permis et rémunéré la diffusion pirate d’un grand nombre de leur titres.

Universal Music Group (UMG) prétend que Believe a distribué des œuvres protégées par le droit d’auteur sur de faux profils en changeant le nom des artistes ou en publiant des versions accélérées, appelées sped up, une tendance populaire chez les jeunes consommateurs de musique sur Tiktok et d’autres plateformes.

Les titres à la base du litige seraient des titres de Kendrick Lamar, Ariana Grande, Justin Bieber et Lady Gaga sont distribués par Believe sous des noms différents : “Kendrik Laamar”, “Arriana Gramde”, “Jutin Bieber” ou encore “Llady Gaga”, a indiqué UMG dans leur plainte.

Le distributeur français Believe nie les allégations de droits d’auteur dans le cadre de la plainte déposée par Universal, qui reproche à l’entreprise et à son outil de distribution TuneCore d’avoir profité de la distribution de musiques protégées par des droits d’auteur.

Cette affaire souligne les tensions croissantes entre les grandes maisons de disques et les distributeurs numériques concernant la protection des droits d’auteur à l’ère du streaming.

Comment fonctionne ce phénomène sur les plateformes de streaming ?

Le phénomène de distribution de musique non encadrée sur les plateformes de streaming est devenu une problématique majeure pour l’industrie musicale.

En utilisant des services de distribution numérique comme TuneCore ou DistroKid, des utilisateurs peuvent mettre en ligne des morceaux qu’ils n’ont pas créés ou dont ils n’ont pas acquis les droits.

Cette distribution pirate permet à des individus de générer des revenus en streaming pour des morceaux protégés, trompant les plateformes et détournant des fonds normalement destinés aux artistes et ayants droit légitimes.

Voici comment fonctionne cette pratique :

  1. Modification des titres et des artistes : Pour éviter la détection, les utilisateurs modifient légèrement le nom de l’artiste ou du morceau, parfois en changeant l’orthographe. Par exemple, un artiste comme “Ariana Grande” peut devenir “Arriana Gramde”. Cela permet de contourner les algorithmes de détection, qui peinent à repérer ces subtils changements.
  2. Versions modifiées : Les utilisateurs publient également des versions “modifiées” de chansons, comme des morceaux accélérés, ralentis, remixés ou avec des filtres audio, afin de différencier la piste du contenu original. Bien que le changement soit minime, il peut suffire pour contourner les contrôles automatiques.
  3. Utilisation d’outils de distribution ouverts : Les services comme TuneCore ou DistroKid permettent aux utilisateurs d’uploader facilement des morceaux en fournissant peu de preuves de propriété. Ces services, créés pour soutenir les artistes indépendants, sont parfois exploités à des fins de contrefaçon.
  4. Monétisation par les plateformes de streaming : Une fois publiés, les morceaux sont disponibles pour les utilisateurs sur les grandes plateformes comme Spotify, Apple Music et Amazon Music. Les streams de ces morceaux génèrent des revenus qui sont redistribués au “propriétaire” de la chanson, à savoir l’utilisateur ayant mis en ligne le morceau de manière frauduleuse.

Les conséquences de ce phénomène sont considérables :

  • Perte de revenus pour les artistes : Les revenus sont détournés, ce qui prive les artistes et les ayants droit d’une partie de leurs gains légitimes.
  • Surmenage des systèmes de détection de contenu : Les plateformes et les services de distribution doivent déployer des ressources considérables pour repérer et supprimer ces contenus frauduleux.
  • Défi légal et réglementaire : La rapidité de mise en ligne et la nature internationale des plateformes compliquent la poursuite légale et le retrait efficace de ces contenus.

Les majors de la musique comme Universal Music Group ont commencé à prendre des mesures en intentant des actions en justice contre les plateformes de distribution qui facilitent indirectement ce type de contrefaçon. Elles réclament des sanctions plus sévères et une meilleure régulation des plateformes de distribution de musique numérique pour protéger les droits des artistes dans un environnement de streaming de plus en plus vulnérable.

Qui est Universal Music Group?

Universal Music Group (UMG) est une entreprise américaine et néerlandaise, leader mondial de l’industrie musicale. Elle possède et exploite un vaste éventail de labels et de filiales dans plus de 60 pays, couvrant des activités telles que la musique enregistrée, l’édition musicale, le merchandising et le contenu audiovisuel.

UMG représente une multitude d’artistes de renommée internationale comme Taylor Swift, Billie Eilish, Ariana Grande et Drake. En 2022, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 10,3 milliards d’euros, avec une croissance notable dans le streaming musical.

En France, Universal Music France est une filiale d’UMG, regroupant plusieurs labels majeurs dans l’industrie tels que Capitol, Polydor et Virgin. Elle est engagée dans la découverte et le développement d’artistes ainsi que dans la production et la distribution de musique.

UMG continue d’innover en exploitant le secteur de la musique pour enfant ou en s’associant à des plateformes numériques comme Meta Platforms, permettant à ses artistes d’être présents sur différentes applications du groupe.

Qui est Believe ?

Believe est une entreprise française spécialisée dans la distribution numérique de musique et l’accompagnement d’artistes et de labels indépendants. FElle offre une gamme de services adaptés aux besoins des artistes à chaque étape de leur carrière.

L’entreprise propose des solutions de distribution, de marketing numérique, de gestion des droits et de promotion, permettant aux artistes et labels de développer, engager et monétiser leur audience sur les plateformes de streaming, les réseaux sociaux et autres canaux.

Elle possède plusieurs marques et labels, notamment TuneCore, Groove Attack, AllPoints, Naïve et Nuclear Blast, couvrant divers genres musicaux et marchés.

En juin 2021, Believe a été introduite en bourse sur Euronext Paris, levant 300 millions d’euros pour accélérer son développement. En 2022, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 760 millions d’euros, reflétant sa croissance continue dans l’industrie musicale numérique.

Believe continue de jouer un rôle clé dans la transformation numérique de l’industrie musicale, en soutenant les artistes et labels indépendants dans leur développement et leur succès sur les plateformes digitales.

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